Pierre Cassen, le site Riposte Laïque menacé ?
Oui, nous avons cinq rédacteurs qui sont menacés à des degrés divers. Pascal Hilout et moi avons été jugés il y a presque un an déjà pour incitation à la haine raciale, à la violence. Nous avons été condamnés en première instance à 12 200 euros d'amende et les organisations antiracistes ont demandé 150 000 euros. Si en appel, le jugement devait être maintenu, c'est l'avenir du site qui est en jeu. Jacques Philarcheïn, autre contributeur du site de Riposte Laïque, est lui menacé suite à son intervention aux Assises internationales sur l'islamisation de nos pays avec l'écrivain Renaud Camus, pour le contenu de son intervention. Christine Tasin et Caroline Alamachère, qui subissent des intimidations, ont été convoquées dans leurs commissariats respectifs suite à des plaintes d'ailleurs régulièrement déposées par des ressortissants de culture musulmane contre elles. Des plaintes que des magistrats, à notre grande surprise et souvent à la grande surprise des policiers, qui les interrogent, ont choisies d'instruire. Ça fait cinq plaintes, sans compter le cas de la jeune machiniste de la RATP, Ghislaine Dumesnil, qui est l'objet d'une plainte d'un machiniste de culture musulmane de la RATP pour avoir témoigné dans la vidéo de Guy Sauvage sur l'islamisation de la RATP. Nous n'avons pas de subventions comme d'autres sites. Au-delà de l'intimidation judiciaire, on sent une volonté de nous tuer financièrement. Nous ne pouvons pas résister financièrement à de telles attaques. Pour le moment, moi et Pascal Hilout sommes les seuls à subir une pénalité financière. Notre avocat nous a expliqué qu'en cour d'appel, selon la tradition, on demande plus d'argent.
Comment était la conférence de presse ?
Ce fut révélateur d'un climat médiatique sur un thème comme la liberté d'expression concernant les harcèlements judiciaires ! Pas un seul journaliste de la presse écrite ou audiovisuelle ! Deux photographes indépendants et 70 sympathisants du site.
Robert Ménard émet le même constat sur l'absence des médias.
Bonjour Robert Ménard ! Comment était la conférence comme intervenant ?
Bien, bien, il y avait des gens, surtout des gens proches de Riposte Laïque mais les journalistes n'étaient pas là. C'était une conférence de presse sans presse c'est ça le problème. Il devait y avoir un ou deux journalistes.
Parce que c'est sale de discuter avec les gens de Riposte Laïque ?
C'est parce que les journalistes n'ont pas envie de venir, qu'ils s'en foutent. Parce qu'ils pensent que ce sont des fous furieux.
J'ai contacté le responsable Europe et France de Reporters sans Frontières. Mais il n'aurait pas été informé de la conférence.
Je ne sais pas. Les organisateurs de la conférence l'avaient informé ? * En tout cas Reporters, sans Frontières aurait été prévenu, je vous garantis qu'ils ne seraient quand même pas venus. Je ne crois pas que Reporters sans Frontières serait venu à la conférence de presse de Riposte Laïque. J'ai des doutes, je vous le dis et j'en sais quelque chose de Reporters sans Frontières.
Pouvez-vous en dire plus sur Reporters sans Frontières actuellement ?
Non, non, je n'en parle pas.
Pourtant Reporters sans Frontières est quelque chose d'important !
Je suis le fondateur donc je n'en parle pas.
C'est important de respecter la liberté d'expression d'un site comme Riposte Laïque ?
Ce que je suis allé dire est assez simple. Ce que je pense de Riposte Laïque n'a aucune importance dans cette affaire là. La multiplication des poursuites judiciaires contre Riposte Laïque fragilise ce média car ça lui fait dépenser beaucoup d'argent et ça lui prend beaucoup de temps. C'est une menace permanente. C'est le problème. Je me suis étonné que les journalistes, les syndicats, les organisations défendant la liberté de la presse ne soient pas là car c'était leur place. Je ne suis pas d'accord avec tout ce que dit et écrit Riposte Laïque et je pense que leur faire des problèmes, même si on ne se trouve pas dans une dictature, est quelque chose qui grignote la liberté d'expression car ça finit par épuiser les volontés des gens. C'est ce que je suis venu dire durant la conférence de presse. Je ne suis pas venu pour approuver les analyses de Riposte Laïque. Ce n'est pas le problème. Je me place du point de vue de la liberté d'expression.
Comment est la liberté d'expression en France ?
La liberté d'expression en France n'est pas menacée mais limitée par ce type de poursuites. L'action d'un certains nombres d'associations de lutte contre le racisme multipliant les procédures limitent la liberté d'expression. Les journalistes eux-mêmes sont souvent d'une lâcheté à toute épreuve. Pourquoi ils n'étaient pas à cette conférence de presse et pourquoi ils vont à tout un tas de conférences de presse ? La 250e conférence de M. Copé fera le plein des journalistes. Vous voyez ce que je veux dire... En tant que journaliste, il ne s'agit pas d'approuver la position de Pierre Cassen et de Christine Tasin, mais de vouloir qu'ils puissent continuer à dire librement ce qu'ils ont à dire.
Pourtant nous avons d'excellentes écoles de journalisme en France qui forment les journalistes !
On n'a pas d'excellentes écoles de journalisme en France. On a des écoles de journalisme en France qui sont un condensé de bien-pensance. Les écoles de journalisme pensent et enseignent la même chose. Si les journalistes sont si moutonniers et si peu courageux comme ils le sont et qu'ils sont toujours du côté du manche, ils le doivent beaucoup aux écoles de journalisme qui Dieu merci ne sont pas un modèle d'école d'impertinence de l'esprit !
Chaque fois qu'on me demande de défendre la liberté et de lutter contre ce qui la limite suffit volontiers et quels que soient les gens. Je veux que les gens puissent dire ce qu'ils veulent même si je ne suis pas d'accord. « Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dîtes mais je me battrai pour que vous puissiez le dire» est la phrase de Voltaire qui inspire mon engagement et le nom de mon site. Je suis sidéré de voir que les journalistes qui devraient défendre cette liberté d'expression ne soient pas les premiers à le faire. Cette situation est inquiétante pour le journalisme en France, pour les médias français et pour la démocratie française.
* Pierre Cassen a confirmé ne pas avoir contacté le responsable Europe de Reporters sans Frontières mais dit qu'il s'est étonné de la non réaction de Reporters sans Frontières car la date de la conférence de presse avait été publiée sur plusieurs sites.
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